LA FARCE DE MAÎTRE PATHELIN
Posté par rabelaisblog le 25 mai 2011
SCENE 11
(suite de texte)
Pathelin, Guillemette, le drapier, le juge – Chez Pathelin.
Pathelin (rentrant chez lui) : – Que Dieu soit avec vous, Guillemette !
Guillemette : – Qu’Il vous protège !
Pathelin : – Nous avons remporté le procès haut la main !
Guillemette : – Bien ! Et l’argent ?
Pathelin : – Et bien …
Guillemette : – Combien vous a-t-il payé ?
Pathelin : – Je n’ai rien reçu.
Guillemette (haussant le ton) : – Comment, Vous avez remporté le procès et il ne vous a rien donné ?
Pathelin : – Ce voleur a bien joué son rôle mais il a usé de ce dernier pour me tromper et pour partir tranquille ! J’ai donc renoncé à ce qu’il me paie !
Guillemette : – Parce qu’en plus vous n’avez pas insisté ?! (en criant) espèce d’incapable !!
Pathelin : – Chut ! J’entends du bruit près de la porte. Allez voir Guillemette.
Guillemette (s’approchant de la porte) : – C’est le drapier ! Il est avec un homme que je ne connais pas ! Couchez-vous par terre et faites le mort !!
Le drapier (en toquant à la porte) : - Ouvrez cette porte ! Je veux mes neuf francs ou mon drap !
Guillemette (ouvrant la porte en pleurs) : – Ah, Guillaume ! Etes-vous trop bête pour comprendre mon désespoir ?
Le juge : – Que se passe-t-il, madame ?
Le drapier : – Ne vous occupez pas d’elle ! Elle essaye de vous embobiner !
Guillemette (en tapotant la main de Pathelin) : – Mon mari a fait un malaise ! Regardez ! Je crois bien qu’il a rendu l’âme.
Le juge (en regardant Pathelin) : – C’est vrai qu’on ne peut pas être plus mort que cela.
Le drapier (s’énervant) : – Non ! Ne la croyez pas ! Je vais vous prouver qu’il est vivant ! (Il chatouille les pieds de Pathelin et ce dernier rit) Ah ! Voyez comme il rit !
Guillemette : – Oh, le pauvre ! Il a des convulsions ! (Pathelin bave) Oh, il bave !
Le juge : – C’est répugnant !
Le drapier : – Ah, vous voyez qu’il n’est pas mort !
Le juge : – Peu importe ! Cet homme n’en a plus pour très longtemps à vivre, j’en suis convaincu !
Guillemette : – Je vais de ce pas recouvrir mon mari d’un linceul (Elle le recouvre avec le drap du drapier) Voilà !
Le drapier : – Oh ! Mais c’est mon drap ! Enlevez-le ! Il est en train de baver dessus !
Le juge : – Puisque c’est comme ça, tenez. (Il lui donne neuf francs) ne tourmentez plus cette jeune femme. Elle est sur le point de perdre son mari. Je déteste voir des gens mourir ! Partons !
Le drapier : – Mais regardez …
Le juge : – Taisez-vous ! Vous me faites perdre mon temps ! (A Guillemette) je suis confus, madame, pour le dérangement et toutes mes condoléances pour votre mari. J’avais pour cet homme une grande estime, c’était mon ami. Que dieu ait son âme. Au revoir, madame.
(Il sort avec le drapier)
Guillemette : – Au revoir ! (Elle ferme la porte) Bien joué ! Nous avons réussi !
Pathelin (en se levant) : – Ces imbéciles n’y ont vu que du feu. Vous avez été parfaite.
Thibault Dugauquier, élève de 5°3.
Une suite bien construite, continue ainsi!