VIPERE AU POING par Hugo

Posté par rabelaisblog le 19 novembre 2011

VIPÈRE AU POING  

par Hugo, 3°2

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   Hervé Bazin

Le livre que je vais vous présenter sous forme de portrait chinois parle d’un combat acharné entre une mère (Mme Rezeau) et son fils (Jean) dans la maison de La Belle Angerie. Aidé par ses frères Frédie et Cropette, il va tout faire pour contrer les plans machiavéliques de sa mère, qu’il surnomme Folcoche (contraction de ‘folle’ et ‘cochonne’). Le héros maltraité (Jean surnommé Brasse-Bouillon) est aussi le narrateur du livre et décrit son avancée vers l’âge adulte, à travers des affrontements avec sa mère qui sont les épreuves de ce roman d’éducation. On va voir par la suite que Hervé Bazin, l’auteur, a connu lui aussi une enfance difficile d’où un roman qui est aussi largement autobiographique. 

 

L’action se passe au « siège social », depuis plus de deux ans, de la famille Rezeau, à La Belle Angerie (déformation flatteuse de Boulangerie).

Ce roman date du 20eme siècle. Le livre a été publié en 1948 et a connu deux adaptations au cinéma (1971) et à la télévision. Pour voir le début de l’adaptation à la télévision, cliquez ICI. vipere-au-poing.fr.html

dserthugo.jpgSi mon livre était un paysage, ce serait un désert: dans un désert, on manque de tout, d’eau, de fraîcheur, de présence humaine. Le soleil y cuit les corps et les âmes. Dans ce livre, le héros, Jean Rezeau et ses frères sont également  seuls.  Ils ont aussi de grands manques et notamment  le  manque de nourriture ou encore le manque d’affection maternelle. En effet, les enfants meurent quasiment de faim. Leur mère se sert souvent de cette punition affreuse (ne pas manger) pour leur faire faire ce qu’elle désire. Peu de temps après leurs retrouvailles avec leur mère (ils ont été dans leur prime enfance élevés par leur grand-mère jusqu’à sa mort), les enfants se retrouvent affamés, frigorifiés, privés de tout confort, de toute tendresse, et soumis à des humiliations ou punitions constantes de leur mère, sous l’oeil du père qui semble  préférer ne rien faire pour  ne pas rentrer dans un conflit avec sa femme 

On dirait que le héros lui-même finit par s’assécher.

« Papa sourit et fredonne: Où peut-on être mieux que dans sa famille?

Puis d’une voix de basse taille: Partout ailleurs ! »

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Si mon livre était une arme, ce serait un fouet

les enfants sont battus, fouettés, jour après jour. Les harcèlements de Folcoche  sont très fréquents. Par exemple, elle déchire les vêtements de ses fils pour ensuite les accuser. Souvent, les enfants essayent de riposter. Le fouet alors approche, menaçant ! Mais mon livre est tellement violent qu’il pourrait aussi être un pistolet. Le héros s’exerce souvent à des « pistolétades » :

« Je te pistolète à mort aujourd’hui ».

Il s’agit durant les repas de défier la mère du regard. Cette expression montre bien la brutalité des rapports entre la mère et le fils… jusqu’à la mort.


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Si mon livre était un animal, ce serait

une chenille

Après s’être développée, la chenille se métamorphose en papillon, ce qui représente bien le passage du héros  et de ses frères de l’enfance à l’adolescence. Avec le temps, la terrible Folcoche finira par abdiquer face à des enfants qui ne feront que  grandir et forcir. En effet, les enfants ont essayé plusieurs fois de tuer leur mère ! A la fin de l’histoire, Folcoche va se faire prendre à son propre jeu. En fait, ulcérée que son fils ait voulu s’enfuir de ‘la Belle Angerie’, elle met des billets dans sa chambre, pour l’accuser de vol, mais pour la première fois, Jean n’a plus peur d’elle. Il la menace de révéler cette affaire à toute la maison et négocie un départ pour le collège. Folcoche ne peut qu’accepter, il a « paralysé » la vipère. On peut parler d’un roman autobiographique car l’auteur a également vécu une enfance horrible. En effet, Hervé Bazin (l’auteur) est né d’une famille bourgeoise, d’une mère très ferme, sèche et autoritaire. Il s’est inspiré de son enfance  peu ordinaire pour écrire le roman  Vipère au poing, où  la mère sèche et froide de l’auteur, est transposée dans le personnage de Folcoche. On peut aussi parler d’un roman d’éducation car les enfants et notamment Jean, au fil des affrontements avec leur mère (la scène de la fourchette,  l’épisode de l’empoisonnement, l’essai de noyade, la fugue et finalement cet épisode de vol simulé) tirent des enseignements de ce parcours de vie, deviennent de plus en plus forts. 

Si mon livre était un sentiment, ce serait la rancune.

Hervé Bazin n’essaye-t-il pas de nous faire percevoir que la mère et le fils se ressemblent en fait beaucoup ? Les deux personnages se caractérisent surtout par la même rancune. Les deux personnages se rendent coup sur coup et n’acceptent guère d’être dupés par leur pire rival. Souvent le fils se venge quand la mère le fouette ou déchire ses vêtements. La mère fait de même quand  le fils s’ enfuit de La Belle Angerie ou encore quand il n’accepte pas de manger sa nourriture (qui est souvent en petites quantités ou qui n’est pas très bonne.) Cela provoque souvent une grande « guerre civile » dans la maison que le père passif du héros a du mal à assumer. La paix n’est jamais signée dans La Belle Angerie.

Finalement l’enseignement reçu est ambigu car l’absence d’amour maternel conduit à la fabrication d’êtres de haine. Le héros, à la fin du livre, sait qu’il va payer cher son éducation de rancune. 

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« Moi, je ne t’aime pas; je pourrais dire que je te hais, mais ça serait moins fort »

*

« Pour nous (les enfants) qui la détestions, l’impiété devenait un corollaire de la révolte »

Si mon livre était un tableau, ce serait

Le cri de d’Edvard Munch.

VIPERE AU POING  par Hugo dans LECTURES CURSIVES 17685lecriedwardmunch.vignette

Le personnage central serait le héros du livre, Jean. Les deux personnages à l’arrière-plan font penser aux deux frères du héros : Cropette et Frédie. Le flou du tableau m’évoque la présence constante  de Folcoche, ce qui indique que le garçon ne peut en fait se passer de sa mère. Elle constitue un double, un reflet de lui-même  avec les mêmes chromosomes : « Folcoche est comme moi ». Le cri en lui-même évoque la rage et la tristesse du héros (presque la mort , on dirait qu’il s’effondre) . Il est entouré par un flottement de Folcoche.

La fin du livre, c’est le cri de Jean.

  »Cette vipère, ma vipère, dûment étranglée, mais surtout reconnaissante. Je la brandis encore et je la brandirai toujours, quel que soit le nom qu’il te plaise  de lui donner: haine, politique du pire, désespoir ou goût de malheur! Cette vipère, ta vipère, je la brandis, je la secoue, je m’avance dans la vie avec ce trophée, effarouchant mon public, faisant le vide autour de moi. Merci ma mère! Je suis celui qui marche… une vipère au poing ».

Le livre en 5 mots

 coeurhugo Autobio. dans RECITS

SUSPENSE  car le combat impitoyable livré entre le fils et la mère Rezeau est  sans merci. Il faut lire jusqu’aux dernières pages du livre pour savoir qui va remporter ce combat tragique.On se demande même parfois si le combat va se terminer un jour tellement la haine, tant du fils que de la mère, est surdimensionnée.

COURAGE car on voit bien la détermination du héros à vouloir vivre une vie plus tranquille sans être successivemment attaqué par une mère atroce qui souhaite à tout prix faire vivre dans les conditions les plus horribles le héros et ses frères

HAINE car plus l’on avance dans le livre, plus on se rend compte que la haine s’amplifie de bout en bout. Les attaques  d’une part du fils et d’autre part de la mère semblent avoir pour fin possible la mort. 

EFFRAYANT car pour le lecteur, certaines phrases ou lignes  sont horribles ! On en arrive parfois à vouloir intervenir et neutraliser la mère. Hervé Bazin qui a subi d’une enfance similaire, a sans doute accentué quelques scènes pour rendre le livre plus captivant et effrayant.

AUTOBIOGRAPHIQUE  puisque l’auteur de ce livre a connu une enfance similaire. Sa mère était un peu comme Mme Rezeau, une personne très dure. Ainsi, Brasse Bouillon l’incarne dans ce livre.

SI JE DEVAIS TE DONNER UN AUTRE NOM ???

ce serait

Mal de Mère

Toutes les sources :
la chenille : http://shyrobotics.com/wp-content/uploads/2011/05/chenille_jaune.jpg
le fouet : http://www.anakinworld.com/images/encyclopedie/arme-fouet-laser-1.jpg
attention vipères : http://www.pratique.fr/sites/default/files/articles/attention-viperes_0.jpg
le desert : http://blog.seya-art.com/wp-content/uploads/2010/01/Transhumance_Quest/Interactive/img/Arrivee_desert/desert03.jpg
Hervé Bazin : http://www.livresduvexin.com/388-491-home/vipere-au-poing-herve-bazin.jpg

Si tu devais me décrire en 5 mots:http://5c.img.v4.skyrock.net/5cf/chipie5221/pics/2361486835_1.jpg

Hugo, 3°2

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L’AUTOBIOGRAPHIE (Bibliographie – 1ère partie)

 

 

 

 

 

2 Réponses à “VIPERE AU POING par Hugo”

  1. Amélie dit :

    Belle lecture cursive

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