
Si mon livre était…
un état… Ce serait la solitude car Tracey, une adolescente qui est dans une prison pour mineurs, se sent seule, ce qui la pousse à laisser une annonce pour découvrir le quotidien d’une adolescente ordinaire, qui va être Mandy, cette dernière étant une adolescente qui a une vie en apparence parfaitement banale. Cette correspondance va devenir un échange épistolaire où elles s’écriront leur vie. Quand Mandy découvre que Tracey est en prison, on pourrait croire que leur échange de lettres va se termine alors qu’en fait, elles vont continuer à s’écrire malgré leurs grandes différences de milieu sociale principalement. Quand l’une ne répond pas aux lettres de l’autre, on voit l’inquiétude que ressent celle qui attend la réponse.
2O juin
Trace, ne me fais pas ça. Je peux tout supporter sauf le silence. Si tu préfères qu’on arrête de s’écrire, ce sera comme tu veux, même si moi j’ai envie de continuer. Mais, au moins, il faut que je sache la vérité, je t’en prie, réponds.

Un objet… Ce serait un stylo car c’est le seul lien qui unit les deux filles. Un stylo pour écrire leurs lettres, et donc pour communiquer leurs pensées, idées et expressions, ce qui rend l’histoire plus intéressante car ces deux jeunes filles qui ont une vie opposée, partagent quand même de nombreux liens qui les rapprochent comme la solitude et la curiosité.
L’écriture les apaise et les éclaire sur leur vie et elle leur permet aussi de s’ouvrir aux autres et au monde.
L’intérêt d’un roman de lettres, c’est que le lecteur peut se mettre à la place du correspondant des lettres ce qui lui donne l’impression que l’histoire est vraie.
Un aliment… Ce serait un artichaut car extérieurement, un artichaut est sauvage alors qu’à l’intérieur, plus on arrache ses feuilles, plus on décèle son cœur tendre, égal à celui de Tracey, qui s’est adoucit grâce à cet échange de lettres. Plus on tourne les pages, plus on arrive au coeur de l’histoire, ce qui réfère à l’artichaut.
« Je me demande s’ils n’ont pas raison ici sur moi, si je ne suis pas en train de m’adoucir… »
Cette citation d’un passage d’une lettre écrite par Tracey montre qu’elle-même remarque ses changements par rapport à avant, c’est-à-dire au temps où elle n’écrivait pas.
Un animal… Ce serait un loup en cage car Tracey, se montre souvent très agressive, ce qui fait fuir toute personne qui croise son chemin. Au fil des lettres qu’elle écrit à Mandy, on découvre que cette jeune fille est une personne de bon coeur, qui a comme des instincts de douceur et d’amabilité.
« Je frime dur en ce moment: j’aide à faire les lits, laver la vaisselle, ranger le linge. Plus charmante, tu meurs. »
Ce passage nous indique les efforts que Tracey accomplie depuis qu’elle se dévoile plus à Mandy. C’est l’écriture qui l’aide à changer.
Une fonction… Ce serait juge car c’est une personne qui représente l’autorité et applique les règles, ce qui est en relation avec l’incarcération de Tracey qui est finalement juste, malgré la souffrance que lui provoque cet emprisonnement. Elle arrive à prendre conscience de ses fautes, qui restent cachées tout au long de l’histoire et pourtant, Tracey ne renie jamais la gravité de ce qu’elle a fait.
« De toute façon, pourquoi crois-tu que je suis ici? Pour avoir piqué un Mars? Pris le train sans billet? Pas rendu mes bouquins de bibliothèque à la bonne date? (…) Je sais que je devrais être désolée, je le suis, mais alors je me mets à penser à tout ce fatras et je deviens trop dingue pour regretter aussi profondément et sincèrement que je devrais. »
« Je ne suis pas en train de geindre. J’ai mérité ce qui m’arrive, peut-être encore plus. »
Ce qu’elle dit nous montre bien qu’elle affirme avoir fait de graves erreurs, en revanche, elle ne les regrette pas, ce qui nous amène à penser qu’elle aimait faire des bêtises. Aurait-elle un mauvais fond? Ou alors, elle préfèrait sa vie d’avant à la prison, ce qui expliquerait qu’elle ne regrette rien.

Un paysage… Ce serait un paysage volcanique car un volcan en éruption est un phénomène incontrôlable de la nature, comme les colères de Tracey. Mais parfois le volcan est endormi, ce qui représente les moments calmes de Tracey. Cette comparaison fonctionne aussi pour Mandy et Steve, son frère violent.
« Quand Steve est en colère (…) il ne sait réagir que violemment. Il devient glacé – ses yeux sont morts, impossible de lui parler, son visage est livide et sa voix ressemble à celle d’un robot. (…) Il m’a battu quelquefois. Il m’a tordu le doigts en arrière, tordu les bras dans le dos, mise à genoux, donné des coups de pied entre les jambes, toutes sortes de trucs. »
Ce passage nous raconte la cruelle violence que subit Mandy à cause de son frère, ce qui est un lien avec la violence constante que subit aussi Tracey, dans sa prison au fond du Bloc A. C’est pourquoi, Tracey ne voulait pas parler de Steve car cela lui faisait penser à son passé et à sa vie présente, qu’elle essaie d’oublier, grâce à sa correspondance avec Mandy.
» Je voulais savoir à quoi ressemblait la vraie vie. Je voulais savoir ce que font les gens normaux. (…) C’est pour ça que j’ai détesté savoir pour ton frère, parce que quand tu t’es mise à parler de lui, des bagarres et tout, tu te mettais à me ressembler ou à n’importe qui ici. Et je ne voulais pas ça. Vingt-quatre heures par jour, j’ai mon compte. »


Une œuvre d’art… Ce serait Le Cri d’ Edvard MUNCH car il représente le mal être, l’angoisse, la solitude et une forme d’appel au secours, proche du contenu des lettres que s’envoient les deux filles.
« Mandy, ne me sers plus tes foutaises comme quoi la taule serait intéressante. (…) Cet endroit est un trou. Qui t’aspire, qui te bouffe, plus que tout ce que j’aurais imaginé et c’est dur de garder mon calme quand tu m’écris, en gros, que ça a l’air chouette. (…) J’ai juste explosé quand j’ai lu le premier paragraphe de ta lettre. »
Ce texte décrit la souffrance que Tracey éprouve dans la prison, au fin fond du Bloc A. Par ces mots, elle exprime vraiment une forme d’appel au secours.
Mon livre en trois mots :
HUMAIN-POIGANT-CAPTIVANT.
Ce livre est humain car en le lisant, j’ai reconnu une réelle humanité présente en chacun de nous. J’ai ressenti une réelle compassion envers ces deux jeunes filles car cette humanité est présente en chacun de nous, je la définirais comme une caractéristique de l’Homme qui est singulière à chacun de nos actes et à nos pensées.
Ce livre est poignant car certains passages montrent le malheur, la solitude et la fragilité des deux filles:
» J’ai commencé à lire l’article et découvert que c’était mon père qui avait commis le meurtre… »
- Ce livre est captivant car jusqu’à la fin, le suspense est toujours présent. Qui le père de Tracey a t-il tué? Qu’est ce que Mandy a fait pour se retrouver en prison? Steve cessera-t-il enfin d’être violent avec sa soeur? Ou au contraire sa violence va-t-elle s’aggraver?l’
L’auteur:

John Mardsen est né le 27 septembre 1950 en Australie. Il est un écrivain australien, enseignant et directeur d’école. Dans sa jeunesse, Mardsen est devenu dépressif. Il commençait à avoir des pensées suicidaires et son psychologue lui a conseillé d’aller dans un hôpital psychiatrique. Son séjour à l’hôpital lui a été très utile car il a commencé à apprendre beaucoup sur ses sentiments et son rapport aux autres. Ensuite, il a commencé à écrire des romans pour adolescents. Ces oeuvres les plus connues sont: la série de romans « Tomorrow » et le livre » Lettres de l’intérieur ».

L’artiste :
Edvard Munch est né le 12 décembre 1863 à Loten , en Norvège. En 1868, sa mère meurt de la tuberculose et sa soeur meurt de même peu après. Ses tableaux reflètent avec réalisme la maladie, la mort, la tristesse et la solitude. Il devient un grand artiste du XXème siècle. Munch meurt en 1944.
Un nouveau titre pour ce livre ?
Ce serait Au fond du cri car ces deux adolescentes éprouvent une grande souffrance qu’elles ont envi d’expulser, au plus profond de leur cœur, par exemple en criant. Ce titre correspond aussi aux cris qui peuvent s’entendre, au fond de la prison, dans le Bloc A où se trouve Tracey.
« Quand j’ai commencé à lire ta lettre, je suis entrée dans une telle rage que j’ai eu du mal à terminer. (…) J’étais si furax que j’ai balancé ta lettre. Avec l’intention de ne plus jamais t’écrire. (…) Je l’ai gardée deux jours, puis en fin de semaine je me barbais tant et je devenais tellement dingue à force de ne rien faire que je l’ai relue. Ca m’a encore fait exploser, mais au moins quand tu exploses tu sais que tu es vivante. «
Cet extrait montre la rage – les « cris » – intérieurs, présents dans le coeur de Tracey, mais cette rage l’aide à expulser sa colère, ce qui la pousse à réfléchir, donc à avancer et à faire de meilleurs choix.
Une nouvelle couverture ?

Mon impression sur le livre…
Je pense que la forme d’un roman par lettres donne une sensation de réalité, par l’intermédiaire de l’en-tête qui est toujours présente dans une lettre. Comme ces lettres sont intimes, on se reconnait aussi dans le langage de l’écriture. J’ai beaucoup aimé ce livre car il fait réfléchir : Malgré les différences de milieu social, si importante dans la société on découvre que finalement ces deux jeunes filles ont de grands points communs, elles ne sont pas si différentes. Je conseille ce livre aux personnes qui aiment les histoires très émouvantes…

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Juliette 4°7