Prix Clara 2011: CANIS LUPUS
Posté par rabelaisblog le 7 janvier 2012
Le prix Clara est a été créé en 2006 en mémoire de Clara, une jeune fille décédée à l’âge de treize ans des suites d’une malformation cardiaque de naissance, indécelable. Clara aimait lire et écrire, c’est pour cela que ce prix d’écriture rassemble chaque année des nouvelles écrites exclusivement par des adolescents (le concours est réservé au moins de 18 ans). Le prix est décerné par un jury présidé par Erik Orsenna et composé de douze autres personnalités littéraires.
Les textes promus sont rassemblés dans ce recueil. Les bénéfices de la vente du livre sont versés à l’Association pour la recherche en cardiologie de l’hôpital Necker-Enfants malades.
Je vais vous présenter une des nouvelles de ce livre : Canis Lupus.
Un animal : un loup
L’animal qui correspond le mieux à cette nouvelle est le loup. En effet, l’histoire se passe au milieu d’une meute de loups, tous les personnages ainsi que le narrateur nommé « Basalte » sont des loups. L’auteure personnifie les loups en leur attribuant des sentiments humains afin de nous montrer la vie que mènent ces animaux. Elle leur donne la parole et ils communiquent entre eux avec notre langage.
Un arbre : Un saule pleureur
Si cette nouvelle était un arbre, ce serait un saule pleureur. En effet, à plusieurs reprises dans l’histoire, le saule est évoqué. Il est une sorte d’aire de jeux pour les louveteaux, qui aiment attraper les branches et tirer dessus ou bien les mâchonner. Le saule étant en bordure de rivière, ils aiment également patauger dans l’eau. C’est aussi un lieu de repos car les loups dans le récit aiment s’allonger sous les longues branches de cet arbre.
Contrairement à son nom, le saule pleureur n’est donc pas un arbre « triste » pour les loups, mais est synonyme de joie.
Un paysage : Un feu de forêt
Une forêt en feu est le paysage qui correspond le mieux à cette histoire. Tous les loups redoutent le feu de forêt car cela les oblige à quitter leur territoire pour se réfugier ailleurs et ils sont souvent séparés de la meute. Les louveteaux, moins vigoureux meurent souvent lors de ce genre de catastrophe. Lorsque cet évènement arrive dans le récit, la vie des loups change. Le narrateur et son amie Eclipse ainsi que le père de cette dernière perdent le troupeau. Lorsqu’ils le retrouvent, le chef de la meute, Canine, est mort et le loup qui devient le nouveau maître « Vive-Serre » se révèle mauvais commandant, il blesse les femelles et les enfants qui refusent de se soumettre à son autorité nouvelle, mal gagnée puisqu’on apprend qu’il a expressément tué l’ancien chef.
Ce feu de forêt est donc un moment important car il modifie le cours de la vie de chacune des bêtes. C’est l’élément déclencheur de toute la suite des péripéties.
Une saison : L’Hiver
Si Canis Lupus était une saison, ce serait l’hiver. Après l’incendie, les loups de la meute se retrouvent séparés, pendant les jours qui suivent le feu, ils cherchent à se retrouver. Tout au long de leur périple, l’hiver s’installe. Les loups découvrent les joies des roulades dans la neige et la fraîcheur de leurs pattes, meurtries par le voyage, sur la glace.
Une Qualité : Le courage
Le courage est une qualité qui définit bien ce texte car après que « Vive-Serre » se soit autoproclamé chef, il s’attaque au père d’ Eclipse qui envisage de lui retirer son titre. Ce dernier est gravement blessé après le combat.
Basalte, pour sauver la meute fait preuve d’une énorme preuve de courage inspiré par sa rage nouvelle car il décide à son tour d’attaquer le cruel loup alors qu’il est moins fort, plus jeune et moins expérimenté que ce dernier.
Pourtant le vaillant loup gagne tout de même le combat et malgré son manque d’expérience devient le chef, aimé et respecté de tous. Il a donc pris un risque dangereux mais qui s’est révélé être utile.
Un film : « Survivre avec les loups » de Véra Belmont
Si ce récit était un film ce serait l’œuvre cinématographique de Véra Belmont : Survivre avec les loups sorti en 2008. Ce film est complétement à l’opposé de cette histoire pourtant il m’y fait penser : Il raconte l’histoire d’une jeune fille belge juive de 8 ans pendant la seconde guerre mondiale qui va essayer, seule, de retrouver ses parents déportés en Ukraine.
Elle a du mal à survivre et ne va y arriver que d’une seule façon : en s’intégrant dans une meute de loups et en devenant l’une des leur.
Ce film est donc l’histoire d’une fille qui va « devenir » un loup tandis que la nouvelle parle d’une meute de loups auxquels on aurait donné un aspect humain en leur laissant exprimer leurs émotions. C’est comme je l’ai dit précédemment une personnification tandis que le film est plutôt une animalisation de la petite fille.
Tessa Deconchy nous montre que parfois les animaux sont bien plus intelligents que l’on ne le pense.
Ils doivent se débrouiller seuls dans la nature, ils vivent mais surtout ils survivent. Tandis que nous les humains avec l’évolution de la société avons l’habitude du confort et avons perdu tous les instincts que nous avions acquis de nos ancêtres éloignés. De plus les loups vivent en meutes, donc ils sont solidaires, c’est le principe de la vie de ces derniers avec l’attribution à chacun d’un rôle précis. C’est naturel chez eux alors que nous, les hommes, essayons de mettre en place un esprit de solidarité, mais ce n’est plus instinctif. Nous sommes de plus en plus indépendants.
Contrairement, parfois, certains hommes se comportent comme des animaux : alors qu’ils sont normalement des êtres « civilisés », ils jettent leurs déchets par terre ou négligent leur hygiène comme des animaux car ces derniers n’ont pas la même conception de la propreté que nous (bien que certaines bêtes soient « très propres »)
La petite fille du film en intégrant la vie des loups a retrouvé toutes les valeurs que les hommes ont perdu au fil du temps.
Ce récit en 3 mots ?
Instructif : Je ne me suis jamais intéressée au merveilleux animal qu’est le loup. Je ne savais donc pas grand choses sur lui et ce livre m’a permis d’en apprendre un peu plus sur son mode de vie, notamment sur l’organisation de la hiérarchie au sein d’une meute ou sur son alimentation.
Efficace : Tessa Deconchy nous montre qu’en seulement quelques pages, on peut écrire une histoire complète et aboutie. Simple et efficace donc, la « clé de réussite » d’une bonne histoire.
Accrochant : L’auteure réussit vite à nous mettre dans l’ambiance de l’histoire, on ne s’en lasse pas et c’est important car comme c’est une nouvelle, elle est très courte donc il faut vite nous donner envie de la lire.
Si je devais trouver un nouveau titre pour Canis Lupus, ce serait :
Voici une lecture de « Canis Lupus » que j’ai choisie de vous offrir :
POUR EN SAVOIR PLUS :
Sites des éditions Héloïse d’Ormesson avec l’actualité du Prix Clara
Tessa Deconchy l’auteure de cette nouvelle :
Blog crée par tous les lauréats du Prix Clara
La bande annonce du film : « Survivre avec les loups »
Biographie de Véra Belmont, réalisatrice du film.
Mathilde, 3e2
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